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26 octobre 2013 6 26 /10 /octobre /2013 11:38

SET LIST

 

-Live Forever

-Columbia

-My Sweet Lord

 

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8 septembre 2013 7 08 /09 /septembre /2013 13:45

http://blog.thefilmstage.com/post/60570213335/arcade-fire-reflektor

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31 août 2013 6 31 /08 /août /2013 18:29
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11 août 2013 7 11 /08 /août /2013 11:54

 


 
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7 août 2013 3 07 /08 /août /2013 13:00

 

“Quel genre d’ego faut-il donc avoir pour écrire un livre sur sa propre vie et s’attendre à ce que qui que ce soit s’y intéresse ? Un ego énorme ! Mais quand même pas assez gros pour que je pense avoir été conçu à l’image de Dieu.” Voilà comment le barbu de Eels nous présente son autobiographie, rédigée en 2007 et parue récemment en français aux éditions 13e Note.

Vous serez prévenu : si vous êtes friand de détails sordides sur la crasse régnant dans les appartements des rock stars (on pense aux nombreuses pages consacrées à Edith Grove dans toutes les bios des Stones), si vous ne vous intéressez qu’aux gens qui dorment dans leur vomi, aux anecdotes où Ozzy Osbourne sniffe des fourmis vivantes, aux périples d’un Keith Richards tentant de trouver de l’héro dans une ville où il ne connaît personne (et se faisant refiler de la litière pour chats par un dealer peu respectueux des mythes du rock), ou aux soirées dans des chambres d’hôtel avec des mineures qui acceptent sans sourciller de se faire enfiler du poisson congelé dans le cul, alors passez votre chemin.

Mais si, au contraire, vous aimez les mélodies glockenspielées de l’étrange barbu à nom d’anguille, vous êtes foutu : après la lecture de cette bio franche et pleine d’autodérision, ce barbu-là, vous allez tout simplement l’adorer.

Tais-toi ou meurs, c’est un peu la version papier de Blinking Lights, double album titanesque sorti en 2005 : l’œuvre d’un homme plus très jeune, solitaire, qui après avoir vu mourir tous les membres de sa famille et une partie de ses amis, va fouiller dans son histoire familiale, et dans ses premiers souvenirs, pour parvenir à trouver une sorte de sérénité.

Funk-noise musette celtique

Si vous avez suivi l’évolution musicale de l’homme appelé E, si vous avez écouté ses textes habiles, à la fois tristes et pleins d’humour, vous vous doutez que son autobiographie n’aura que peu de choses en commun avec celle de Mötley Crüe. Ce qui frappe d’emblée, c’est l’humilité du E, son refus du mélo, son refus de jouer l’écorché vif.

E, c’est l’anti-Patrick Eudeline. Pas une seule fois au cours de ces 220 pages on ne trouvera le qualificatif“rock’n’roll”, ni la moindre marque de fringue ou d’instrument vintage. Il ne sera jamais question d’un“mouvement” auquel il aurait pu appartenir ; il se fout de savoir si l’on qualifie sa musique de rock, de pop ou de funk-noise musette celtique. Seules les chansons comptent, et tout le merdier qui est autour… eh ben, c’est juste du merdier autour. A l’heure où la critique rock et les gens qui la lisent (qui bien souvent sont les mêmes) semblent essentiellement préoccupés par l’émergence d’une nouvelle scène machinchose, à l’heure où il faut absolument que quelque chose d’excitant se passe, où il faut traîner dans les endroits à la mode, E, lui, avoue ne pas trop aimer aller voir des concerts, et ne pas spécialement s’intéresser à la musique de son époque. Ce qu’aime vraiment ce solitaire, c’est s’asseoir dans son jardin et écouter des vieux vinyles en fumant des cigares. C’est exotique, par les temps qui courent. Agréablement dépaysant.

Un 4-pistes à cassette dans le placard

“L’un de mes passe-temps favoris consiste à me demander combien de temps pourrait s’écouler entre ma mort et le moment où mon corps serait découvert. Je passe tellement de temps tout seul que j’ai le profil de ceux que l’on ne retrouve pas avant plusieurs jours, ou plusieurs semaines. Est-ce que mon chien de chasse, Bobby Jr., en serait réduit à manger ma dépouille parce que je ne serai plus là pour le nourrir ?”

Mark Oliver Everett – qui ne s’appelle pas E pour se donner un côté original dans le show buisness, mais parce que c’était le surnom que lui donnait sa soeur – est né en 1963 en Virginie. Comme il le chante dansWorld of shit, sur l’album Souljacker, son père était un “troubled genius”, un grand scientifique taciturne travaillant au Pentagone, alcoolo de surcroît.

L’hécatombe commence alors que E a douze ans : un avion se crashe tout près de chez lui et E, seul à maison ce soir-là, gardera le souvenir d’avoir couru pieds nus entre des bouts de cadavres pour tenter de se mettre à l’abri. A l’âge de dix-huit ans, il découvre sa sœur allongée sur le sol de la salle de bain, inconsciente après avoir avalé plusieurs tubes de somnifères (Elizabeth on the bathroom floor, donc). C’est lui qui fera les gestes de premiers secours, et parviendra à la sauver. Quelques jours plus tard, alors qu’E est seul à la maison avec son paternel, il retrouve le génie de la science tout raide dans son lit, mort d’une crise cardiaque. Ca, c’était l’entrée ; juste de petits amuse-gueules histoire de se mettre en jambes.

Son bac en poche et ne sachant trop qu’en faire, E, compositeur amateur et multi-instrumentiste, décide qu’il n’a envie de rien d’autre que de faire de la musique. Il part, seul, à Los Angeles où il ne connaît personne, tenter de décrocher un contrat avec une maison de disques. Il enchaîne les petits boulots ingrats et mal payés : barman, pompiste, employé dans un garage… Et passe le reste de son temps à enregistrer seul dans son appartement minuscule, sur un 4-pistes à cassette installé dans son placard. Il contacte toutes les maisons de disques, essuie des refus systématiques : dans l’industrie musicale californienne, au début des 90’s, pas de place pour un mec qui compose des trucs intimistes dans son coin. Au bout de trois ans, il finit par signer un petit contrat. Sous le nom de E, il enregistrera deux albums qui ne marcheront guère et, contraintes des directeurs artistiques ignares (pléonasme) obligent, ne le satisferont pas. Puis vient l’album Beautiful Freak, avec le succès qu’on sait. Succès auquel E ne goûtera guère.

Nourriture d’hôpital

Le lendemain de la sortie, E apprend le suicide sa sœur. Ce décès et les funérailles qui suivent lui inspirent les chansons d’Electro-Shock Blues. E replonge dans ses souvenirs des multiples tentatives de suicide et séjours en hôpital psychiatrique de sa sœur, et en sort des morceaux d’une beauté à couper le souffle. D’un disque parlant de la mort, il parvient à faire un disque profondément émouvant, qui donne à l’auditeur une furieuse envie de vivre.

Mais la maison de disques ne partage pas ce point de vue ; on lui affirme que personne n’a envie d’entendre des chansons qui parlent de nourriture d’hôpital. Refusant toute concession, E persévère, et parvient finalement à faire publier l’album. Qui deviendra un classique. Encore une fois, E ne profitera guère de ce succès : la tournée à peine entamée, sa mère se découvre atteinte d’un cancer. Durant tous les jours off de la tournée, il retournera auprès d’elle. Il assistera à sa lente déchéance, se réveillant la nuit pour la trouver en train de pisser sur le tapis, devant parfois lui faire sa toilette quand elle vient de se chier dessus… Jusqu’à la fin. La dernière volonté de sa mère était que l’on joue Happy Trails de Roy Rodgers à ses funérailles. E en fait la demande au pasteur, qui accepte. A la fin de la cérémonie, pas de Happy Trails. Le pasteur se justifie :“On n’a pas trouvé la partition.” Il y avait un exemplaire de cette partition posé sur le piano de la défunte…

E, dernier membre de la famille encore en vie, doit se charger de vider la maison avant de la mettre en vente, trier les vieilles affaires ayant appartenu à ses proches. De ces moments difficiles, il ressortira Daisies of the Galaxy et sa pochette enfantine, extraite d’un livre de contes pour enfants ayant appartenu à sa soeur. L’album, d’une rare nostalgie, se conclut par Mr. E’s beautiful blues, morceau lumineux où la vie reprend le dessus malgré tout : “Goddamn right it’s a beautiful day”.

Censure et autres absurdités

Mais il s’avère que, même pour parler du ciel qui continue d’être bleu après qu’on a perdu tous les membres de sa famille les uns après les autres, les radios américaines n’aiment pas beaucoup le terme “Goddamn”. La chanson sera donc interdite sur les ondes. Idem pour la télévision : au Ed Sullivan Show, on demandera à Eels de jouer un autre morceau. Ils s’amuseront à le ponctuer de “Let’s spend some time together”, en référence aux Stones, censurés dans la même émission. Un “parental advisory” pour Eels qui, signature chez DreamWorks Records oblige, est présent sur la BO de Shrek, c’est tout de même plus fort que le roquefort. Mais George W Bush,“ce républicain d’une incompétence tragique”, dixit E, l’a fait. L’albumDaisies of the Galaxy est désigné comme “exemple des obscénités que l’industrie du divertissement vend aux enfants”. “C’est plutôt drôle. Je jubilais, bien sûr. On parlait de nous à la une du Washington Post. Tout ça était d’un ridicule achevé. La pochette du CD ressemblait à une couverture de livre de contes et les chansons avaient des titres comme It’s a Motherfucker. (…) Ils ont prétendu que l’illustration de la pochette prouvait que le disque était destiné aux gamins de maternelle. C’était génial. On pouvait télécharger mes paroles sur le site ‘George W Bush président’. (…) J’ai été forcé de m’émerveiller de la bêtise de ces réacs. On lisait dans le Washington Post : ‘Le porte-parole de la campagne de Bush, Ari Fleisher, a déclaré que la combinaison de mots obscènes et d’une pochette attrayante pour les plus jeunes ‘montre que les familles et les parents d’Amérique ne peuvent pas compter sur Al Gore pour empêcher de vendre ces choses aux enfants’”. Et de m’émerveiller, avec E, de la connerie fulgurante des républicains ricains.

Le PQ et la PQR

Les amateurs de Eels seront ravis d’apprendre que les paroles de Souljacker part II ont été écrites sur du PQ, alors qu’E trônait sur les gogues. Ou qu’à la suite du 11 septembre, en pleine tournée Souljacker, E a dû raser sa barbe car elle effrayait les gens, surtout dans les aéroports – rasage qui fait bizarrement écho aux paroles de Dog Faced Boy, premier morceau de l’album : “Ma won’t shave me, Jesus can’t save me”. Eels, dangereux terroristes ? Le 11 septembre 2001 justement, votre servante se souvient être allée sous le casque au Virgin de La Défense découvrir l’album Souljacker, quelques heures avant qu’on la prévienne que des avions venaient finir leur course à un endroit pas prévu pour. Comme la plupart de ceux qui achètent les disques de Eels dans les jours qui suivent leur sortie, j’ai une foule de souvenirs associés aux chansons de Eels. Je m’identifiais à certaines paroles que je ne comprenais qu’approximativement, ce qui faisait que je pouvais les interpréter comme ça m’arrangeait. Ces chansons, avec les années, se sont transformées en madeleines. Généralement, quand les gens de ma génération (ceux qui entrent dans la trentaine) lisent la bio d’un musicien, le bouquin leur parle d’une époque qu’ils n’ont pas connue. Avec Tais-toi ou meurs, au contraire, on retrouve nos propres souvenirs, qu’on met en parallèle avec ceux de l’auteur. L’on a souvent envie de s’écrier “Mais ouiiiii ! Je me souviens, le jour là j’étais en train de … !”

Outre le fait que ce livre, tels les faits divers de la presse quotidienne régionale, parle au Eels friendly de ce qu’il se passe dans son village musical, Tais-toi ou meurs recèle des trésors d’anecdotes sur l’industrie musicale et ses vomitives incohérences. L’ouvrage intéressera aussi les musiciens et/ou les mecs qui bidouillent le son, E étant assez volubile à propos de ses techniques d’enregistrement.

Parcourant les lignes de cette autobiographie, on est tour à tour saisi par l’émotion, et pété de rire. Mark Oliver Everett a indéniablement une belle écriture, et ce n’est pas une nurse qui le dit. Une sincérité incroyable de la part d’une rock star. L’hécatombe qui marque la vie et les chansons de E est ici racontée sans pathos aucun ; on est à mille lieues d’un Jim Morrison et des Indiens massacrés devant ses yeux, dont les âmes seraient allées se nicher bien au chaud dedans le Jimbo. Non, en lisant ces lignes on ne ressent qu’un fort élan de sympathie pour ce barbu un peu dépressif qui ne fait que vivre une vie normale, et aime vraiment la musique. Qui aime et respecte ses chansons, au risque de se faire virer par sa maison de disques parce qu’il a refusé le paquet de pognon qu’on lui proposait pour que Last stop : this town serve de bande-son à un spot publicitaire : “J’ai écrit cette chanson pour ma sœur ; hors de question qu’elle contribue à rapporter des sous à une entreprise dont je n’ai rien à foutre.” Il serait bon que les “jeunes talents” français, dont parle Musique Info à tort et à travers, retiennent cette leçon, eux qui se prétendent “artistes” et répondent à des appels d’offre dans l’espoir que leurs “sons” soient “syncronisés” (comprendre par là : que leurs morceaux servent de bande-son à des pubs – les pontes de l’industrie musicale assurent actuellement que c’est le meilleur moyen de donner à leur musique une “visibilité”, de “toucher le grand public”, et autres gros mots qu’on ne répétera pas ici, Gonzaï n’étant pas un rouleau de PQ). Eh les mecs, juste un truc : vous vendriez votre mère pour une syncro ; Mark Oliver Everett a refusé toutes les offres de syncro qui lui ont été faites. Everett remplit les salles, et vous, vous avez beau bombarder vos 5000 amis Facebook d’invitations pour vos concerts, vous peinez à réunir trente pauvres gusses à vos concerts.

Mark  Oliver Everett // Tais toi ou meurs // Edition Treizième Note

 

Source: http://gonzai.com/mark-oliver-everett-tais-toi-ou-meurs/

 

 


 

 

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7 août 2013 3 07 /08 /août /2013 12:25

 


 
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3 août 2013 6 03 /08 /août /2013 21:07

Après le récit de Manchester, c'est au tour de Londres, qui sera bien plus dense. Après s'être réveillés (oui car mon ami a évidemment raté son avion), on se dirigea vers le centre-ville pour prendre le bus pour Londres.

 

springsteen-odeon.jpegLa deuxième partie du voyage pouvait commencer, celle qui se terminerait en apothéose par le concert tant attendu du Boss. En attendant, j'avais rendez-vous le soir avec Chan alias Cat Power à Camden. L'enchaînement fut si chaotique (recherche d'un logement, la dernière bière avec mon ami, manger) que j'ai attaqué le concert sans la carte mémoire du téléphone ce qui fait que les photos du concert sont dans la mémoire interne. N'ayant toujours pas trouvé de solution pour les extraire, faudra attendre un peu avant que je les publie. Le concert de Cat Power faisait partie de sa tournée Sun reprogrammée après ses petits problèmes personnels de l'automne dernier. J'avais ma place pour la voir à Madrid et il fallait donc que je me rattrappe en la voyant autre part et ce séjour londonien fut la bonne opportunité pour la voir et enfin tester la Roundhouse.

 

 

La Roundhouse donc... Drôle de salle. Localisée en plein Camden, elle me narguait depuis longtemps et malgré quelques tentatives (Wilco qui y jouait mais je n'avais pas d'argent pour aller les voir, ou les Who en 2006), je n'avais jamais eu la chance de voir un concert dans cette salle splendide. Oui car elle est vraiment splendide. Elle est très moderne avec des équipements de haute qualité et en plus le tout installé dans un grand ensemble en bois qui reflète bien le quartier des locks. 21H, Showtime. La belle Chan entre avec son sonrire resplendissant. Je me demande bien ce qu'elle va attaquer d'entrée. N'ayant jamais vu comment elle construisait ses set-lists, je pensais qu'elle entamerait le concert par un "Cherokee". Tout faux, ce fut "The Greatest". La prestation est splendide. Sa voix résonne dans toute la salle, avec une profondeur inégalable. Elle est accompagnée d'un piano comme lors de la version de l'album. Je suis content, ça valait vraiment la peine de faire des sacrifices pour la voir. Je suis déjà à terre, elle m'a déjà comblé avec une chanson. Après une avalanche de sourires et de gestes à l'attention de la salle (c'est qu'elle est extrêmement communicative), elle attaque les morceaux de son dernier album, son meilleur. pas que je n'aime pas ses autres albums, loin de là mais celui-ci fut vraiment le détonateur qui l'a fit rentrer dans une autre sphère, celle des plus grandes chanteuses de notre temps. C'est donc "Cherokee" qui est la première jouée, dans une ambiance bien plus joyeuse que pendant sa tournée ricaine. C'est suivi du splendide "Silent Machine" puis de "Manhattan" et "Human Being". Ces chansons dégagent quelque chose de dingue, une espèce de puissance où Chan peut être libre de jouer avec sa voix. Il n'y aura aucune face b de l'édition bonus de Sun qui sera jouée ce soir-là mais "Bully", chanson qui est apparue pendant le dernier leg de la tournée. Superbe. C'est alors qu'on ne voit plus rien, tout devient noir. Petit à peitt, une lumière apparaît sur Chan et elle entonne une chanson en espagnol "Angelitos Negros". Il y a une drôle d'ambiance. Tout le public fixe cette immense lumière qui est accompagnée par des vagues progressives de chant montant. A couper le souffle. Sûrement le moment du concert, celui qui m'a coupé le souffle. Chan Marshall continue le concert par trois chansons du dernier album "Always on My Own", "369" et surtout "Nothin But Time" que je rêvais d'entendre. Elle est encore plus lente que sur l'album, ça se déroule progressivement accompagné de quelques notes de piano et d'effets électroniques. C'est clairement son "Heroes" à elle, fort psychologiquement et constant. Les trois derniers grands moments sont "Metal Heart" (un de mes morceaux préférés de Jukebox), Peace and Love (encore plus puissant que Nothin But Time c'est dire) et le final, "Ruin" où des roses blanches  furent lancées durant toute la chanson à la salle. Je suis parti comblé de ce concert. Je le redis, je crois que c'est clairement une des plus grandes chanteuses actuelles. Elle réussit à combiner grandes chansons, grande voix et hyper originale, classe, modestie, et grandes prestations scéniques tant en ayant un contact privilegié avec le public. Le bonheur absolu.

 

Après une petite nuit, j'avais prévu de voir le jour suivant les Black Angels ou plutôt d'essayer de les voir puisque c'était sold out... Plusieurs impératifs m'ont fait annuler ce beau projet, la venue de mes amis le soir et surtout un impératif politique. Je rêvais de les voir car ils ne passent jamais en Europe mais avec le beau programme jusqu'à maintenant et celui qui arrive, je ne pouvais pas me plaindre. Ma bonne étoile en avait décidé autrement. Je devais voir les Black Angels à Londres. En effet, ils avaient décidé en dernière minute de faire 2 shows à Londres: un vrai, et un raccourci de promotion dans un disquaire. Quand j'ai eu l'info sur internet en organisant les logements de la semaine, j'ai foncé vers le disquaire acheter les CD et les LP's qui donnaient accès au show du jeudi soir. Je n'avais rien annoncé à mes amis, ça allait être la surprise. Le jeudi donc en fin d'après-midi on se dirigea vers le disquaire pour aller voir mes Black Angels chéris.P1070292 Une grosse surprise m'attendait là-bas, on pouvait boire des bières en rue et dans la salle. L'austérité londonienne atteint ses limites quand on touche à un fondamental de la société anglaise, la musique. On rentra donc après quelques cannettes de bière dans le disquaire tous excités avec les images en tête du show de Macca aux Amoeba Records ou de celui de Beady Eye chez Virgin. C'était génial de les voir si près ou pour presque rien (17 euros avec LP ou 13 euros avec cd). Ils arrivèrent et c'était parti. Le son était énorme malgré l'environnement du disquaire. Malgré leur show de la veille, ils avaient l'air en pleine forme. Le set fut assez court, entre 45 minutes et une heure mais d'une intensité sans pareille. Je crois que presque tout le nouvel album a été joué  avec mon petit "Evil Things". On a eu aussi la surprise d'entendre le guitariste chanter avec une voix très intéressante. P1070295.JPGElle sera sûrement plus utilisée dans les prochaines productions, afin de contraster avec la voix aigue du chanteur principal. Après le concert, qui fut un peu un espèce d'amuse-bouche avant un vrai concert d'eux (ça tombe bien j'ai ma place pour les voir lors de mon séjour à Bruxelles), on passa un petit temps à écouter les dernières sorties et à parler avec le groupe. Ca c'est Londres malgré tous ses défauts. Un autre ami nous rejoint 2 heures après le concert, dégoûté d'avoir raté ce moment. Il ne savait pas quelle claque il allait recevoir en pleine gueule dans quelques jours... La nuit fut passée dans un pub dans le quartier d'Arsenal. Vue la rareté des logements à Londres en cette période, j'avais décidé faire un hotel par nuit, ce qui avait ses bons côtés (rencontrer de nouvelles personnes chaque nuit, un nouveau quartier, un nouveau pub...) mais aussi ses inconvénients (ces connards d'anglais ne sont pas foutus d'avoir une heure de check-in correcte. Au lieu du 12h habituel, on devait se lever tous les jours avant 10H et avec les nuits courtes qu'on se tapait...) . On passa la journée du vendredi à Camden, notre auberge se trouvant là pour la soirée du vendredi. On scruta de nouveau les disquaires et offres rares toute l'après-midi après avoir avalé un gros morceau de cochon grillé au marché. La soirée fut passée autour de bières dans la chambre avec des anglais puis dans la rue pour enfin atterrir dans un espèce de bar-club qui jouait un peu de tout jusquà la fermeture. Le lendemain matin, on dut encore se réveiller à cause de ce check-in (à 11H cette fois :) ). P1070309Un ami étant fan de rugby, on fonça dans un pub qui faisait une promotion pour le match des Lions contre l'Australie. Une pinte de cidre et un English breakfast pour 10 pounds, une aubaine pour Londres. On se réveilla doucement entouré de ce qui je crois était le meilleur English breakfast de ma vie (j'en ai testé surtout avec les 3 Glastonbury). Je ne retins presque rien du match, vu mon état de fatigue, mais je me souviendrai toujours de ce moment.

La photo ci-contre réflète un peu l'esprit de cet English breakfast si spécial. Avec la fatigue qui s'était accumulée et la dure soirée de la veille, on décidea de chercher une auberge près d'Hyde Park, lieu rempli de souvenirs car c'était là que j'avais vu Macca en 2010. Ce samedi après-midi fut parfait pour récupérer de la veille. On organisa une bouffe au pub (je voulais mon weekend roast) avec une copine espagnole puis on a passé notre soirée avec des irlandais déjantés sur le trottoir jouxtant Hyde Park qui étaient venus avec une seule valise... remplie de bières.

 

Le jour suivant, c'était le grand jour. LE concert de l'année. J'avais prévu pour ce jour-là (sans vouloir mettre le je partout, c'est moi qui ait organisé tous les logements) de s'arrêter dans un petit bed and breakfast tranquille près de l'Olympic Park pour le dernier jour. Le lieu était génial, on se sentait comme à la maison. Il y avait un petit jardin où on pouvait s'arrêter tranquillement et enfin de vrais lits dans une chambre privée. Le luxe complet. Après quelques tâches administratives indispensables, on se dirigea vers le fameux Olympic Park. P1070311.JPGQuel drôle de truc que ce Olympic Park. C'est de nouveau un espèce d'espace de loisirs à l'anglaise sous le modèle de l'O2. Allez un "Brupark Village" en plus grand et plus scintillant. L'horreur. Heureusement que je n'ai pas mis les pieds à Londres, ni rien vu des JO (à part la prestation de Liam & Co et mes Who bien évidemment), j'aurais vomi. Enfin bon le stade a de la carrure quand même. Il faisait splendide et chaud comme en 2010, à croire que c'est un signe du destin. Tous les ingrédients étaient réunis pour attaquer les Black Crowes et le Boss. On arriva malheureusement juste au début du set des Black Crowes à cause de problèmes de temps et de billets. Malgré ces contretemps, on fut à une bonne place pour les Crowes et donc à une meilleure place (même si je ne voyais pas comment on allait se foutre dans le "pit") pour le Boss."Twice As Hard" commençait à résonner. C'était parti pour un petit set des Crowes. C'était un peu "ma première fois" car la dernière fois, à Bilbao, je les connaissais peu et n'avait pas fait tout le concert et en plus le son y était très mauvais (comme pendant tout le festival). "Twice As Hard" donc, classique pour l'ouverture en festival. Ils sont excellents et l'épisode de Bilbao est vite oublié. Les gros hits s'enchaînent sous une immense chaleur: "Sting Me" puis le génial "Jealous Again". L'été musical venait de commencer réellement, et ça me procurait une sensation de bonheur intense.P1070315.JPG C'est au tour de "Wiser Time", peut-être ma chanson préférée du groupe. Tout s'enchaîne tranquillement, de petits solos en petits solos. Je lis les sourires des visages autour de moi. Du bon rock n'roll libre et bien foutu et du soleil en plus à Londres, que demander de mieux? L'avalanche de hits suit: "She Talks to Angels", "Thorn In My Pride (qu'est-ce-que je l'aime celle-là), puis le final "Hard To Handle" entrecoupée d'une surprise, un bout de "Hush" de de Deep Purple! Tout s'enchaîne parfaitement, le chanteur accompagne le rythme du groupe en dansant au gré du vent. Leur set est déjà fini, c'est beaucoup trop court, comme Crowded House il y a trois ans au même festival. C'est un peu le problème de ce festival, les artistes sont invités comme des premières parties pas comme des artistes de festival et donc leur set est réduit à néant. On en voulait plus mais on dut se contenter de ce mini-set. Ce groupe est une merveille. Tout était fluide, improvisé tel un vrai groupe de rock n'roll loin des plates prestations de certains artistes dits rock actuels (je vous laisse chercher). Vive les Crowes. Après cet en-cas royal, venait l'heure de voir mon cher Bruce, la voix de l'Amérique moyenne.

 

 

P1070317.JPGLa scène se remplissa petit à petit des éléments de la machine "E Street Band", 2 ensembles de batterie, un pour Max Weinberg et l'autre pour les quelques chansons du Wrecking Ball qui nécessitent cet ensemble. On se demande ce que le Boss va jouer ce soir. Hier à Paris, il a joué tout "Born in The USA". La difficulté était grande de savoir ce qu'il allait faire. Je misais sur "Darkness", celui-ci étant très populaire en Angleterre. Cependant, on ne savait jamais. On aurait pu croire qu'il irait plus evrs un format festival mais le Hard Rock Calling est un drôle de festival. Les set-lists de 2009 et 2012 le prouvaient. Par quoi allait-il ouvrir? Là encore, c'était le mystère complet. Chaque édition du Hard Rock Calling avait droit à une surprise. En 2009, c'était "London Calling" tandis qu'en 2012, "Thunder Road" tout seul juste avec le piano comme lors de son premier concert en Europe. Bref, c'était impossible à prédire et à vrai dire toutes mes prédictions furent fausses.

 

Bruce arriva et attaqua par "Shackled and Drawn". J'aurais cru à tout, à un "Badlands" en entrée par exemple ou une surprise, mais pas à ça. En fait ce fut une idée excellente. Ca a chauffé la foule d'entrée sous un air joyeux. En plus, il a la joue super bien, et avec une démarche toute particulière. Le public étant prêt (vraiment?) à recevoir en pleine gueule un concert de Springsteen, celui-ci décida d'attaquer les choses serieuses: bam un Badlands fracassant. C'était parti. Rien de tel que cette chanson pour te tuer d'entrée. La machine E-Street Band est à l'oeuvre et elle ne s'arrêtera pas avant 3 heures minimum de show (dans ce cas-ci 3h15 et pas les 3h30 prévus). C'est suivi de Prove It All Night, enchaînement classique qu'il fait quand il est en Angleterre. Pas de version spéciale mais la normale, celle de Glastonbury. Toujours aussi bon. Première requête du public: Johnny 99. Exactement celle qui fallait pour mes amis. P1070321.JPGC'était en effet une des seules chansons live que je leur avais donné pour la préparation du concert, pour rassurer un ami qui disait que Bruce "n'utilisait pas assez sa guitare". Ce sera tout le contraire pendant tout le show. Bruce adoptera une set-list hyper rock/blues pour leur plus grand plaisir. La version de Johnny 99 est époustouflante. Je n'en crois pas mes yeux et mes oreilles. Rien à voir avec la version de Glastonbury, cette version est extrêmement plus longue et plus aboutie. Il avait déjà fait là mon concert. Mes regrets d'avoir raté Glastonbury et les Stones s'étaient évanouis, rien ne pouvait l'égaler. Je ne savais pas que quelque chose d'encore plus fort allait suivre: un Reason To Believe électrique demandé par le public! Alors là c'est l'apothéose en matière de live rock n'blues. J'avais jamais entendu une version pareille de cette chanson. Wow. On a eu droit après à un "Atlantic City" que je n'avais jamais eu en live. Que de bonnes surprises pour le moment. Bruce continua avec deux morceaux de WB: la chanson-titre toujours aussi puissante en live et le "Death of My Hometown" que je n'attendais plus après les dernières set-lists. Ca danse dans la foule, le sourire aux lèvres. Un sourire que chacun arborera jusqu'à la fin de ce moment magique, en gueulant de toutes ses forces toutes les paroles. Bruce annonça q'il allait jouer un album entier. Ce sera le même que la veille, "Born In The USA". Je suis un peu déçu mais finalement sa prestation remplira toutes mes attentes.

 

L'hymne fut élancé. Sa voix est incroyable malgré le concert de la veille (j'entend mes amis me dire "mais comment il fait, mais comment il fait!") et entamé à la vitesse de la lumière. C'est la deuxième fois que je l'ai eu en live, et elle me fait toujours le même effet. Grande chanson malgré les pauvres déboires qu'elle a subi... C'est parti pour tout "Born in The USA" donc où toutes les chansons sont des hymnes de stade: shalalalala Darlington County; un bon petit "Workin in the Highway" , un "I'm On Fire" d'une intensité sans pareille, un bon  "No Surrender" un "Downbound Train (miam), et surtout "Bobby Jean". Ah que je l'adore celle-là. Finalement, jouer "Born In The USA" s'avéra une bonne idée, car sans cela je n'aurais peut-être pas eu droit à ces titres.  Bruce clôture l'album par les ultra-classiques "Glory Days" "Dancing in the Dark" avec une invitée de marque, sa propre mère qui dansa avec lui pendant toute la fin de la chanson. Ma mémoire me joua alors des tours et je croyais que l'album se clôturait par "Dancing in the Dark" et non par "My Hometown" entonnée avec force par le public.

 

Voilà, il venait juste de jouer un album entier, rien que ça. Sans faire de pause, dans sa chemise transpirante, Bruce attaqua le même trio que j'avais entendu à Glastonbury qui fait fureur en Angleterre: Waitin on a Sunny Day" (où une petite fille fut prise dans le public pour chanter avec le Boss sur ses épaules.), Lonesome Day et le sublime "The Rising" qu'il a réussi à chanter quand le soleil se couchait. Très pro. Ce n'était pas fini, un "Light Of Day, grosse rarity, nous attendait au frais pour un final sans pareille.  J'étais plus que comblé, on avait atteint l'irréel.

 

P1070322.JPGCa n'était pas encore fini, le Boss voulait m'achever complètement et pris une pancarte dans la foule et avec le visage rempli d'émotion nous annonçait: "I will play this song. It is the song of my life about my life, hope you will enjoy it as I will do" et il nous montra la pancarte: JUNGLELAND!!!! Je ne pouvais en croire mes yeux, il allait jouer ça devant moi. Jamais je n'y aurais cru. Et ça commença, accompagné d'un ciel sombre. C'était trop pour moi. C'était chanté avec une telle intensité, telle émotion que ça me pris en plein coeur. Et les notes de piano, se succèdaient, avec cette voix incomparable. Les solos de guitare arrivèrent pour laisser place au fameux solo de saxophone. Pas un mot fut entendu dans cette foule de milliers de personnes, tout le monde avait le regard fixé sur cet instrument, avec leurs tripes. C'était juste indescriptible. Le neveu a fait plus qu'honneur à son oncle. Une merveille.

 

Pas le temps de se remettre de ses émotions que Bruce prit sa guitare et attaqua "Born to Run". Classique entendu à chaque concert mais qu'on ne pourrait se passer. Un "Tenth Avenue Freeze-Out" en hommage à "Big Man" suivit après une très longue introduction au piano. Ca devait se clôturer maintenant, mais je n'avais pas envie. Je voulais que ce moment unique ne s'arrête jamais. C'est peut-être le seul artiste qui me fait cet effet, l'effet que ça ne doit jamais être fini, que le temps s'est arrêté pour un moment unique de partage. Parce que c'est bien ça, un concert de lui, un partage entre êtres humains. Un moment de quelques heures où tout le monde est impliqué, où tout le monde est inclus, pour un échange humain unique. Il ne finissa pas par "Tenth Avenue Freeze-Out" comme à Barcelone l'année passée mais par un "American Land" toujours de bon ton. Je l'adore, c'est un hymne à la joie, au voyage, à la découverte.

 

Ce n'était pas encore fini, il allait revenir pour une dernière chanson en acoustique avec une voix complètement cassée. Tout seul dans la pénombre, et d'une voix douce il nous livra une superbe version acoustique de "My Lucky Day" (2009). Une façon de dire au revoir de manière majestueuse.

 

Est-ce-que c'était mon meilleur concert de Bruce? Peut-être. Il me touche tellement ce gars que je ne sais pas où j'en suis avec lui. Ca doit être le concert qui m'a le plus affecté, car je le connais de mieux en mieux et je l'ai senti tout le E Street Band à 400 % par rapport à d'habitude. Chaque chanson interpretée est juste immense, et jouée comme si c'était la dernière. On riait à la fin car ce concert nous faissait oublier la grande prestation (pas en longueur) des Crowes. Mais on ne l'oubliera pas, c'est juste que 45 minutes des Crowes ne peuvent égaler 3h15 de Springsteen. Ils méritent qu'on les écoute pendant 2 heures, tellement ils sont bons. Ce fut une journée magique, tant au niveau du temps, des prestations lives. On partait effondrés de fatigue après ces quelques jours harrassants (10 jours pour moi) mais profondément heureux de savoir que le rock n'roll n'a pas dit son dernier mot et cela face à un ennemi extrêmement puissant. Rien ne pourra surpasser le rock n'roll, jamais.

 

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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 11:29

 

Voilà je suis enfin débarrassé de mon travail sur la politique économique de cette chère Margaret Thatcher. J'en profite pour ENFIN raconter un peu ce voyage en Angleterre qui m'a paraît si long (j'en ai perdu mes répères espagnols) et qui fut si intense. Après une dernière bière avec tapa en face de l'aéroport, je pris mon avion pour Manchester de Malaga. L'impression fut étrange. Je partais dans un lieu où je n'avais jamais mis les pieds et sans savoir vraiment où je logeais. De plus, retrouver la pluie et l'Angleterre après un mois de montagne andalouse fut vraiment spécial. Ce voyage était un test, retrouver l'Angleterre que j'ai aimé après un an de désillusions. Cette année, j'allais me concentrer sur une ville que j'ai toujours réver de visiter et qui représente un peu l'Angleterre que je recherchais, pleine d'humanité et de caractère loin de cet égoisme cambridgien. Je pris donc l'avion le soir avec un brin d'hésitation. Cela valait-il la peine d'effectuer ce voyage de nouveau complètement aléatoire alors que j'étais si bien en Andalousie? Etait-il sérieux d'y aller alors que j'avais un exam, un travail important et du boulot du côté politique? We only live once disait l'autre, les billets étaient pris, il fallait donc y aller.

 

 

P1070126.JPGJe suis donc arrivé le vendredi soir peu avant minuit à Manchester. Surprise: un inconnu pouvait me loger le soir mais je devais le rejoindre dans le centre au préalable. Je pris donc le premier et de facto dernier train pour le centre sous une pluie battante. Arrivé dans le centre, je ne pus retrouver le gars en question. On arrivait rendez-vous devant un Subway mais on ne parlait jamais du même. Après 30 minutes, ou il me signifiait que si on se retrouvait pas il s'en allait (bon j'avais deux solutions d'urgence non payantes au cas ou), je le retrouvai. Il avait rendez-vous dans plusieurs clubs et nous sommes donc allés boire quelques coups. Le premier club fut une boite funk gratuite dont la musique etait pas mal mais on n'a pu y rester que peu longtemps à cause de son autre rendez-vous. Mon hôte n'avait pas l'air d'être dans sa plus grande forme, j'étais curieux de savoir ce qui se passait. On passa par quelques pubs après avoir rejoint quelques de ses amis. Le plus agréable fut celui dans le Gay's quarter grâce à sa terrasse et son prix plus bas que la 50 belge. J'ai pu là-bas vraiment déjà avoir un petit aperçu du monde de la nuit mancunien. On rentra vers 5H dans une maison en vente dans la banlieue de Manchester rempli de grandes chambres. Je dormis donc dans une des grandes chambres profitant du confort du lit jusqu'à ce que Sid (mon hôte) me réveille à 9H pour que je descende car le propriétaire pouvait passer. Finalement, je ne dormis pas du tout et me suis organisé un peu pour la suite des opérations. La localisation de la maison était en fait géniale, un train passait là toutes les 20 minutes pour le centre. Après une visite de la Cathedrale, du centre, du canalP1070134 et comme toujours une petite escapade vers la salle du concert de demain, je fus de retour à la maison en vente où je pris quelques bieres avec des voisins et Sid accompagné de musique locale (Oasis, The Stone Roses, The Happy Mondays, Slydigs, ...).

 

Bon assez de blabla inutile, allons directement au but. Le dimanche c'était le grand jour. J'allais revoir mes Who que j'aime tellement. Cette tournée devait être l'ultime, celle qui avait été annoncée depuis longtemps et qui serait lancée dès que Pete était prêt. Quadrophenia allait de nouveau être joué en intégralité mais cette fois suivi de quelques hits. Bien que j'avais déjà eu la chance d'avoir l'intégralité de Quadrophenia en live au Royal Albert Hall en mars 2010, je ne pouvais pas manquer cette tournée. En effet, tout allait être différent: les guests, les visuels et putain je voulais réentendre "Won't Get Fooled Again" sur scène!

 

Après quelques bières avec mon ami arrivé de Belgique, Joseph, on fonça vers le concert. Devant l'entrée, on sentait bien le revival mod. P1070143La salle était gigantesque avec d'énormes écrans reproduisant les phares de la vespa. J'avais la chance d'avoir de très bonnes places grâce au fanclub. Dès le retentissement de "I am the Sea", c'était parti. Quelle joie immense que de les retrouver après 3 ans d'absence... Les visuels étaient très proches de ce que j'avais vu à l'Albert Hall, quelque chose qui se démantira par après. Dès "The Real Me", la bombe était lancée. Les visuels étaient à couper le souffle utilisant toute la superficie de la scène et les deux fameux grands phares. Etaient diffusées des images d'archives que je n'avais jamais vues des sessions de Quadrophenia. Entre Roger, Zak, Pete, les visuels, je ne savais pas ou tourner la tête. Ce "Real Me" n'avait rien à voir avec celui de 2010 et encore moins avec celui de 2008. Roger avait une voix encore meilleure qu'au RAH, allez encore mieux qu'en 2001. Fou. Pete alignait les riffs comme jamais et j'ai senti pour la première fois une combinaison parfaite entre Pino, Pete, Roger et Zak sur "The Real Me", comme à la grande époque. Ils se lâchaient beaucoup plus qu'en 2010, n'étaient plus concentrés sur leur partition et prenaient énormément de liberté. Tout ça s'annonçait très bien. Après m'avoir scotché sur la première "vraie" chanson du concert, à quoi pouvais-je m'attendre? Le "Quadrophenia" fut comme d'habitude splendide. Les visuels de nouveau étaient incroyables, rien à voir avec le petit Jimmy apparaissant avant chaque chanson comme lors de la tournée 96-97. La prochaine surprise survint avec le "Cut My Hair" entonné intégralement par le frère de Pete. Bon pour ce coup-là, je préferais de loin la version de 2010 avec Roger et (bon on peut pas l'avoir à chaque fois), Eddie Vedder. Le "Punk and the Goodfather" qui suivit fut d'une extrême intensité, beaucoup plus proche de la version 1973 de " View a Backstage Pass".P1070162 Le reste de la première partie

fut de la même qualité, la suite du plus grand récit sur la jeunesse anglaise à fond la caisse. Je crois que je peux l'affirmer, jamais la voix de Roger fut aussi puissante depuis la tournée 2006 ce soir, et Pete en pleine forme. Le "I'm one" fut interpreté comme à l'accoutumée par Pete à l'acoustique. C'est parti après pour 5.15. Je m'attend au gros choc électrique après "Why should I care? Whyyy Shoulldd I Caree?", eh ben il a eu lieu. Bam dans la gueule. Je crois que ce morceau a duré bien 15 minutes. Ils sont partis dans un délire improvisé d'une longueur immense avant que après la dizaine d'appels vers le Ciel sous les "Thunderr Thunderrrr", The Ox apparaisse. Ca fait quelque chose de voir ça en direct même si j'ai vu ce solo bien une centaine de fois. La puissance de ce solo te transperce comme si il etait vraiment en face de toi. Après le fameux solo, Pete nous regarde plein d'agressivité en nous interpellant via des gestes "vous croyez que je ne pas le faire???" et il attaqua un solo énorme en agressant sa guitare comme jamais. Rien que le 5.15 valait le voyage, vraiment. Nouvelle surprise pour le "Drowned", pas de Pete en solo en acoustique mais Pete qui chante à l'électrique. Ca donne super bien même si j'avais un faible pour la version acoustique en solo. Le final fut toujours aussi extraordinaire avec mon cher "Doctor Jimmy", le "Bell Boy" avec participation celeste de Keith, et puis "The Rock" qui reste "The Rock", cette juxtaposition parfaite d'instruments qui t'emmenent au septième ciel. Le piano annonce ensuite "Love Reign O'er Me", hit en puissance. P1070176Le solo de piano est plus long aussi que d'habitude, et la version qui en sort est

splendide. Quelle voix. Je ne sais pas comment il continue à pouvoir gérer une chanson comme ça. Impressionant. C'est parti après pour les hits sans rappel. "Who Are You?" sort après le moulinet de Pete. Mon pote est content. Ca fait toujours plaisir aux novices et je continue à dire que je suis fou de cette chanson malgré le côté "Experts" d'aujourd'hui. Quand s'enclenche "Who Are You?" , c'est un train qui démarre à plein charbon qui ne s'arrêtera jamais. Version bien différente encore à ce que j'ai vu jusqu'à présent où il y a énormément d'aise, de liberté face à la chanson qui laisse pourtant peu d'espace à l'improvisation. Ils ont donc pas dit le dernier mot avec cette chanson. Que 'Hey Jude' en prenne de la graine..."You Better You Bet" suit comme prévu. Elle affecte toujours autant le public anglais. Elle me rappelle ces moments d'anthologie glastonniens, c'était il y a déjà 6 ans...Le trio de superhits "Pinball Wizard"-"Baba O'Riley- Won't Get Fooled Again (où je soupçonne d'avoir utilisé un sampler pour le fameux cri) arrivent, interpretés toujours de manière parfaite. Tout se conclut par une version à pleurer de "Tea and Theatre" où le vieux lion règne comme toujours.

 

Se conclut ce qui pourrait être mon seul concert de la dernière grande tournée des Who. C'est la dernière fois quils feront un Quadrophenia+ Hits ça c'est sûr mais est-ce vraiment, contrairement à ce qui a été annoncé la fin? Après ce que j'ai vu je n'ai jamais été aussi peu sûr de cette probabilité. Après le Superbowl, et même après le show unique au RAH, j'étais convaincu de cette possibilité, voyant un peu ce show à la RAH comme un adieu delivré avec classe. Dans ce cas-ci, je ne vois pas comment tout ça pourrait s'arrêter. Les nouveaux Who, oui car je les considère comme une nouvelle construction, pas un remake du passé ou pire un revival, n'ont jamais paru aussi libres, aussi liés dans la musique pour construire quelque chose de solide en live. Roger a une voix qui n'a plus eu depuis longtemps (allez 80's) et Pete est dans une forme folle, loin des déboires des années précédentes, intervenant tout le temps en public et produisant des riffs comme jamais. Ce qu'ils seraient capables aujourd'hui, oui je m'avance beaucoup, c'est de produire un "My generation" intégral en live ou un show avc que des chansons de blues comme l'a fait presque Roger pendant sa dernière tournée solo où j'ai été ébloui par sa version de "Young Man Blues" avec Simon Townshend à la gratte. Ce qui est sûr c'est que je crois que les nouveaux Who n'ont pas fini de nous étonner, et qu l'histoire est loin d'être finie. Quelque chose d'urgent en ces temps

d'instabilité sociale en Angleterre.

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Après une soirée assez arrosée où le temps n'existait plus (on a réussi quand même à rater le dernier train en étant en face de la voie), la journée du lundi fut consacrée au tourisme. Bon vu notre etat de fatigue, on oublia vite les activités nécessitant un usage trop important du cerveau et on attaqua quelque chose que je voulais faire depuis longtemps: une dégustation d'ales. Etant donné que j'ai passé la plupart de mon temps en Angleterre dans des villes ou la bière était hors de prix (Londres, Cambridge), on a decidé de profiter des prix démocratiques de Manchester. On atterrissa après le traditionnel petit dej anglais dans un bar en vieux chêne qui proposait tout un choix d'ales de Manchester pour des prix proches de l'Espagne ou de la Belgique. Il nous faisait en plus goûter tout avant que l'on s'en prenne une, histoire qu'on fasse chaque fois les bons choix. Le début de notre après-midi s'est consacrée donc à cette activité accompagnée de potatoes mash et de peau de cochon. Après quelques ales, c'était au tour d'attaquer le fameux Northern Quarter avec ses petites échoppes de LP's. Malgré les nombreuses tentations (tous les vieux pressages Happy mondays ou un Smiths premier pressage UK entre autres), je décidai de faire des faire des économies sachant que je me rattraperais à Londres. Ce fut en effet le cas... Après notre petite visite du quartier, où l'atmosphère n"était pas la même que samedi après-midi, on se dirigea vers un hotel qui nous proposait le demi-litre de bière a 2 pounds. C'était parfait pour retrouver mon vieil ami Gareth que je n'avait plus vu depuis 4 ans. L'endroit était très chouette, loin de la froideur des bars des hôtels et énorme. Ce n'était pas ma dernière visite, je le sens. On se dirigea ensuite vers la gare quand une énorme surprise apparut. Devant un pub était indiqué: "Playing tonight: Simon Townshend". Je n'en croyais pas mes yeux. Le frère de Pete, que on avait vu hier soir jouait là dans quelques minutes. Incroyable. Ma visite de Manchester ne pouvait pas mieux se finir.

 

P1070234.JPGA 21H30 donc commença a jouer Simon Townshend dans ce bar minuscule. Il y avait très peu de personnes, celles-ci ne sahcant vraisemblablement pas qui était en train de jouer devant eux. Malgré le plaisir que j'avais de voir le frère de quelqu'un que j'adule, et toute ma reconnaissance envers son travail au sein des nouveaux Who (en particulier durant la tournée solo de Roger), le concert fut assez ennuyant. Ses chansons solo n'avaient aucune consistance et j'avais vraiment de la peine pour lui. Le suel moment où il a réussi à m'entraîner est quand il a joué "Going Mobile" de vous savez qui. Il ne restera définitivement qu'un excellent guitariste avec une très belle voix mais sans capacité de songwriting. J'ai voulu après le concert lui parler du futur de mon groupe préféré mais je fus vite empêché par ses amis qui m'obligaient pour lui parler d'acheter son dernier album. Quelque chose que je ne fis évidemment pas vue la qualité de son concert. Ainsi donc même pour parler à quelqu'un dans un cadre intime, il faut faire du business. Voilà ce qui est le rock d'aujourd'hui. Sans nouvelles de mon ami parti d'urgence pour imprimer son billet d'avion du lendemain matin, je décidai de stopper la discussion avec les amis de Simon pour le chercher dans le lieu de son dernier message. Après être arrivé en courant, celui-ci m'appris que son téléphone n'avait plus de batterie et que donc si je n'étais pas arrivé rapidement, on ne se serait pas rencontrés! Encore ma petite étoile...

 

La soirée fut bien évidemment clôturée par quelques litres de cidre a la maison après plusieurs rencontres très enrichissantes sur l'état social de Manchester qui nous démontre encore une fois que c'est une ville extrêmement humaine et chaleureuse. 

 

who-manchester-copie-1.jpeg

 

 

 

 

DANS LA SUITE: LONDON:  CAT POWER, LE BOSS, LES BLACK CROWES et les BLACK ANGELS.

 

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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 19:52

Conference given the weekend of 1,2,3 March at the RII, Amsterdam.

 

http://www.iire.org/fr/component/content/article/320.htmllink

 

 

 

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 09:16

 


 

 

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